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Les meilleurs vins du Languedoc-Roussillon
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11 septembre 2014

QUELS PLATS SUR LES GRANDS VINS DE DAUMAS-GASSAC ?

Mas de DAUMAS-GASSAC

 À la tête des Premiers Grands Vins Classés. Depuis le premier Guide, j’apprécie Aimé Guibert, qui peut être satisfait du chemin parcouru depuis 1970, quand il s’est passionné pour cetteterre de la vallée de Gassac, plantant du Cabernet-Sauvignon allié à 9 autres cépages dont leCabernet franc, le Carignan, le Tannat, le Merlot, le Malbec, la Syrah, le Pinot Noir et le Cinsault, persuadé qu’un grand vin est issu d’une multiplication de cépages. Dans ce beau domaine de 40 ha devignes plantées sous forme de petites clairières, il a ainsi élevé “son” vin et réussi son challenge. 
Daumas Gassac, c’est d’abord un terroir exceptionnel découvert dans les années 1970 par le grand savant Henry Enjalbert, titulaire de la chaire de géographie à l’académie de Bordeaux (Décédé en 1983 en terminant son monumental ouvrage sur le Saint-Émilion). Henry Enjalbert a découvert qu’il existait au milieu du massif de l’Arboussas, sous le manteau épais de la garrigue, une quarantaine d'hectares d’un sol profond, parfaitement drainé et pauvre en humus et matières végétales, riche en oxydes minéraux (fer, cuivre, or...). Ce terroir de grèzes glaciaires accumulées par les vents lors des glaciations de Riss, Mindel et Guntz, apportent les trois éléments qui conditionnent l'existence d'unGrand Cru : sols profonds où les racines de la vigne peuvent descendre s'alimenter en profondeur;sols parfaitement drainés où les racines de la vigne ne rencontrent jamais d’humidité, sols pauvres qui exigent de la vigne souffrance et effort pour créer les arômes rares... L’exposition du vignoble sur pentes Nord accentue l’effet du micro climat froid, en réduisant, surtout pendant l’été, les heures d’ensoleillement. C’est ce micro climat qui retarde la floraison de la vigne de près de trois semaines sur la moyenne du Languedoc.
Si la découverte du terroir doit tout à Henry Enjalbert, les procédures de vinification et d’élevage doivent tout à Emile Peynaud, l’un de mes propres professeurs : vinification médocaine, longuesfermentations et macérations (trois semaines), élevage bois 12 à 15 mois dans des barriquesbourguignonnes et bordelaises de 1 à 7 ans, collage à l’albumine d’œuf, pas de filtration...
On ne peut donc rien comprendre à Daumas-Gassac si l’on a pas la référence de vieux millésimes, et c’est tout ce qui fait la différence entre un grand vin et un bon vin. Il faut avoir eu l’occasion de déboucher des millésimes anciens ou, tout du moins, qui commencent à parvenir à maturité. Le 2004 est un vin de bouche pleine et riche, associant puissance et finesse, qui commence à très bien se goûter. Le 2003, aux nuances d’épices, de fruits noirs, de bois et de vanille, de bouche complexe et intense, aux tanins riches et soyeux à la fois, est un grand vin concentré qui mérite de la patience, même s’il peut s’apprécier sur le fruit de sa jeunesse. Le 2001, au nez puissant, tout en nuancesaromatiques où dominent la mûre, la réglisse et les épices, est de bouche riche, et commence à s’ouvrir. Le 2000 est de robe pourpre, aux notes d’humus, de pruneau et de cassis, encore trèsjeune, un vin de grande évolution. Le 1996 est remarquable actuellement, fort en couleur et en arômes, tout en bouche, avec des notes subtiles et intenses d’humus et de petits fruits rouges surmûris. Le 1990 se goûte tout aussi bien, de couleur pourpre, très parfumé (mûre, poivre, cacao...), associant puissance et finessegras et intensité, d’une grande complexité. Le 1988 est extraordinaire, véritable gouffre d’arômes où se décèlent les confitures de prune, des notes de kirsch, de cuir, avec une nuance de sous-bois particulièrement séduisante en finale. Le 1982 est à maturité, d’une grande complexité d’arômes (musc, cuir...), avec ces notes très spécifiques et persistantes de fumé et d’épices, aux tanins puissants mais très fins, harmonieux.

“L’année 2013 a une image négative, nous dit Roman Guibert, alors qu’en Languedoc, c’est une très belle année, il faut que les consommateurs en prennent conscience. L’avantage en effet, en 2013, c’est que l’année n’était pas caniculaire, nous avons eu des maturités tardives et obtenons une belle fraîcheur dans les Vins, ce qui est très agréable. L’arrière saison a été sèche et ensoleillée et a permis d’attendre dans de bonnes conditions les vendanges. 
Ce 2013 est un vin d’un superbe équilibre. En blanc, les analyses étaient idéales. Un vin avec beaucoup de gras, un style Daumas-Gassac assez classique, peut-être que le 2011 était un peu atypique, mais 2012 et 2013 sont très représentatifs avec un ton au-dessus pour le 2013. Le rouge 2013 est à l’élevage, c’est un vin marqué par la finesse et l’élégance, des notes aromatiquessauvages, ce ne sera pas un “monstre” de puissance. Le rouge 2012 est différent : une année beaucoup plus chaude dans la ligne des millésimes précédents. Bien typé garrigue, notes de thym, romarin, une expression que l’on retrouve dans pas mal de millésimes de Daumas Gassac. Nous avons donc deux types avec ces deux millésimes, l’un assez animal et l’autre plus typé garrigue. Quant au 2011, c’est un compromis idéal car c’est un millésime qui peut être bu dans sa jeunesse, un vin très gourmand, plus accessible que 2012 ou 2013, un vin très plaisant à déguster actuellement même s’il possède naturellement un beau potentiel de garde

On se fait vraiment plaisir avec cet IGP Mas de Daumas Gassac rouge 2012 (80% Cabernet-Sauvignon, plus une collection de 10 cépages différents), d’une maturité exceptionnelle, de belle intensité, aux arômes de fruits rouges cuits et d’épices, d’une belle charpente, aux tanins puissants, d’excellente garde. Très beau 2011, racé et coloré, concentré, un vin très riche, de belle robe dense et profonde à reflets violines, avec ce nez très expressif de fruits noirs (cerise, cassis, mûre sauvage), et des touches légèrement épicées, de bouche charnue. qu’il faut bien évidemment laisser s’épanouir. Le 2010, charnu, velouté, très parfumé, avec ces notes de sous-bois, de truffe et de fruits mûrs (fraise des bois, myrtille), d’une belle ampleur en bouche, est un vin puissant et très chaleureux, de très grande évolution (35 e). Le 2009, avec des arômes très présents d’épices, de cerise confite, de mûre, de réglisse et de violette, bien structuré et gras en bouche, ample, de très grande évolution. Superbe 2008, aux parfums de sous-bois et d’épices, aux arômes de fruits confits, avec beaucoup degras et de rondeur, des tanins denses mais bien fondus, un grand vin d’évolution lente mais qui sait séduire dès sa jeunesse. Le 2007, de couleur intense, avec des tanins très présents, d’une structure soutenue, très charnu, avec ces nuances de fruits noirs confiturés, de cuir, de sous-bois. 



Splendide Daumas blanc 2013, 25% Viognier, 25% Chardonnay, 25% Petit Manseng, 15% Cheninblanc et 10% d’une collection de cépages dont le Courbu du Béarn, la petite Arvine du Valais, le Rolle de Provence, la Marsanne du Rhône et dix autres grandissimes variétés européennes. Récolte 100 % manuelle. vinification originale comprenant une macération pelliculaire à 10° pendant cinq à sept jours, fermentation sous inox à 20/25° pendant trois semaines, filtration alluvionnaire sur terre fossile, ensuite retour dans l’inox ; enfin, une seconde filtration de sécurité sur plaque avant la mise enbouteilles... Un grand vin racé, unique par sa complexité spécifique d’arômes, d’une très grande expression avec ces nuances de narcisse, de poire, de pêche... et toujours ce splendide et délicat côté grillé.

Le blanc 2012 est dans la lignée d’une couleur aux reflets verts, au nez très aromatique marqué par des arômes de fruits à chair blanche, charmeur, gras mais avec beaucoup de fraîcheur et de vivacité en bouche, avec des notes d’agrumes et de fruits exotiques au palais, très équilibré et très aromatique. Le 2011, aux senteurs subtiles de petits fruits jaunes mûrs et de pain grillé, est un vingras mais très frais, d’une belle finale, de bouche riche, fine et persistante (35 e). Le 2010 est un grand vin fin et parfumé, dense et racé comme il le faut, ample en bouche, très riche et subtil, qui sent les noisettes et la pêche blanche, subtil et persistant, d’une grande fraîcheur en bouche. Très distingué, le 2009 est un grand vin, aux senteurs de pêche, de fruits jaunes mûrs et de bruyère, graset volumineux au palais, de très belle évolution. 


Goûtez l’Albaran rouge 2011, 50% Cabernet-Sauvignon, 50% Syrah, macération de 20 jours environ avec remontages et délestages réguliers., élevage entre 8 à 9 mois en barriques, intense en couleurcomme en arômes, qui fleure bon les fruits mûrs et les épices, aux tanins bien fermes et soyeux à la fois. 

Dans un autre style, pour tous les jours, on se fait plaisir avec le Guilhem rouge, aux arômes de violette et de mûre, fraise en bouche, bien charpenté, un vin “comme autrefois”

Aimé Guibert et ses Enfants

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